Didier Rollet passionné par le travail du cuir, a ouvert son atelier boutique, Vell’Art Cuir, à Polignac. Il confectionne des articles avec des techniques ancestrales, dans une ancienne bâtisse située au pied du château. Un emplacement stratégique qui lui permet de faire découvrir son savoir-faire aux visiteurs de la forteresse, particulièrement nombreux durant la période estivale.
Qu’est-ce qui vous a amené au travail du cuir ?
Didier Rollet : Je suis passionné par les civilisations amérindiennes depuis que je suis tout petit. J’ai eu l’occasion de rencontrer un homme qui s’appelle « Roc », dans une réserve amérindienne au Québec. C’est lui qui m’a initié au travail du cuir. Cela m’a permis de découvrir la matière, et le geste à avoir pour travailler le cuir.
Pourquoi vous-êtes-vous installé au pied de la Forteresse de Polignac ?
Je suis un amoureux des vieilles pierres, comme tous ceux qui sont amoureux de l’époque médiévale. Le fait de m’installer à Polignac a été un pur hasard. J’ai cherché un logement, mais je ne souhaitais pas habiter au centre du Puy-en-Velay. J’ai été séduit par l’appartement qui était à louer à Polignac, et lorsque je l’ai visité, je suis tombé amoureux du site. C’est un atout par rapport au travail artisanal que je réalise. C’est une chance inespérée pour moi d’habiter ici !
Quelles techniques utilisez-vous ?
J’achète directement ma peau finie notamment chez Jacques Chapat, qui est certainement l’un des derniers tanneurs artisanaux de France. Je travaille le cuir avec une technique historique qui est celle du cuir bouillit. Cela permet des articles rigides. J’assemble les pièces de cuir, puis je les mets à tremper dans de l’eau chaude avec de la gélatine de porc. Ensuite, je forme la pièce en fonction de ce que je veux faire, avant de le faire sécher. C’est une technique qui date du 13è siècle, mais qui a certainement été utilisée depuis très longtemps. Le cuir est un matériau qui a été utilisé dès la préhistoire. Les méthodes de tannage ont évolué avec le temps. Il faut savoir que les Celtes avaient une très bonne maitrise du cuir.
Quels types d’articles confectionnez-vous ?
Avec la technique du cuir bouilli, je confectionne principalement des gourdes, mais aussi tous les contenants, comme des boîtes, des bols, ou des fourreaux. Je réalise toute sorte d’articles, sauf ceux concernant la sellerie et la botterie qui demandent d’utiliser une technique particulière. Je fabrique des sacs, des ceintures, des bourses, mais aussi des armures parées de cuir, mais aussi des casques.
Qui sont vos clients ?
Il y a bon nombre de personnes passionnées par l’époque médiévale. J’ai travaillé avec de nombreuses compagnies historiques comme celles que l’on retrouve durant les Fêtes du Roi de l’Oiseau, dans le nord-est de la France, au Puy-en-Velay, mais aussi en Suisse. Mes clients apprécient que les objets que je conçois le soient dans le respect des règles de l’art de l’époque, des articles que l’on ne retrouve pas sur internet, et qui sont fabriqués à Taïwan.
Comment peut-on se les procurer ?
On peut venir à mon atelier-boutique, mais je n’y suis pas tous les week-ends pour le moment. On peut me contacter sur ma page Facebook.
Des projets ?
J’ai dans l’idée d’élargir ma production pour pouvoir faire vivre ma boutique, car je ne pourrai pas vivre de mon travail si je me limite à des articles historiques, c’est une niche trop étroite. Je compte en proposer des plus modernes, et moins chers. Je pense par exemple, à des portes clés pour les touristes, des articles plus accessibles qui permettent de constituer un souvenir de son passage à la Forteresse de Polignac.
”Vell’Art Cuir
2 rue du château
43770 Polignac
Tél : 06 34 55 93 81
Facebook Vell’Art Cuir
Crédit photos: Vell’art cuir