Après une carrière dans la maîtrise d’ouvrage publique à piloter des chantiers, Laurent Chabanel a décidé de devenir artisan ferronnier. Il a décidé de changer de braquet afin d’allier maîtrise technique et créativité. Il exerce sa passion depuis le mois de mai 2020 à « L’Atelier du Fer Luisant », une petite entreprise nichée au milieu des volcans du côté de Queyrières, qui dépoussière les images que l’on a des forgerons d’antan.
Comment vous est venue l’idée de devenir artisan ferronnier ?
Laurent Chabanel : J’étais auparavant conducteur d’opérations de constructions de bâtiments à la Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay et j’avais l’habitude de suivre des chantiers assez imposants. J’avais une admiration pour les artisans que je côtoyais et j’étais déjà très bricoleur durant mes temps libres. J’aimais bien travailler le bois et le fer. J’ai donc eu envie de tenter l’aventure et de passer de l’autre côté de la barrière. Je me suis formé, j’ai passé des examens en candidat libre et je suis donc devenu artisan.
Que vous apporte ce métier ?
C’est le fait de travailler avec ses mains et avec sa tête. Avec mon métier précédent, je travaillais beaucoup avec ma tête ! J’avais l’impression de perdre le sens de mon travail lorsque je devais lire quelques centaines de mails par semaine. À la fin d’une journée à l’atelier, c’est un peu plus concret lorsque que je travaille, par exemple, une barre de fer brute pour en faire un ouvrage.
Sur quel type de réalisations travaillez-vous ?
Ce sont plutôt des portails et des portillons actuellement, tout ce qui est barrière, garde-corps. Je commence à faire des rambardes d’escalier. À terme, j’aimerais proposer des escaliers. L’idée, c’est de proposer une touche artistique à mes réalisations. Aujourd’hui, la plupart de mes collègues sont des métalliers purs et durs, qui en fait, assemblent des choses manufacturées par l’industrie, ils font découper des tôles par des robots numériques.
Moi j’essaie de marier un peu les deux. J’ai la casquette du métallier, mais aussi celle de forgeron, puisque je me suis formé en tant qu’artisan ferronnier. L’idée est de proposer des choses traditionnelles liées à la forge et au feu, à des ouvrages complètement modernes. Chaque ouvrage que je réalise est unique. Je veux casser l’image que l’on a parfois sur le coût des ouvrages en ferronnerie.
Quelles sont les techniques utilisées pour les réaliser ?
Je travaille à chaud, à l’ancienne, comme le font les forgerons depuis des centaines d’années, avec une enclume et un marteau. Cela me permet de réaliser des ouvrages que l’on trouve par exemple en vieille ville du Puy-en-Velay. J’utilise également des techniques très modernes, avec du soudage à l’arc, du soudage avec des inox de faible épaisseur avec des moyens modernes que l’on trouve aujourd’hui.
Quel est le profil de votre clientèle ?
J’ai deux grands types de clientèle. Il y a les particuliers qui ont envie d’avoir quelque chose de différent de ce qu’ils voient dans les catalogues de grandes surfaces, ou chez leurs voisins. Il y a des gens qui recherchent des ouvrages un peu plus personnalisés. J’aime les rencontrer et comprendre ce qu’ils veulent. On échange nos idées afin de réaliser un travail qui est le fruit d’une collaboration. Et puis, il y a les collectivités pour lesquelles je propose du tout-venant. Cela va de la métallerie classique à l’industrie, en passant par la réparation d’ouvrages.
Quels sont vos projets ?
Depuis quelques temps, je réfléchis à mettre en place des journées d’initiation à la soudure à l’arc destinées aux débutants. L’idée est de leur proposer de passer une journée conviviale à l’atelier, en petit comité, deux à trois stagiaires au maximum. J’aimerais leur donner les bases du métier, pour qu’ils puissent avoir les bons gestes, qu’ils puissent connaître toutes les normes de sécurité et qu’ils puissent avoir la capacité de choisir chez eux un appareil pour pouvoir bricoler tranquillement à la maison.
”L’Atelier du Fer Luisant
Monedeyres
43260 Queyrières
06 11 16 53 83
Crédit photos: Velay Attractivité