Dans son atelier de Saint-Privat-d’Allier, Mickael Moing fabrique des couteaux de tous styles, au milieu des matériaux, forges, enclumes et marteaux. Cet autodidacte a commencé à en fabriquer en 1992 pour son plaisir. Aujourd’hui, ses canifs se vendent à l’international. Dans sa gamme, des couteaux pliants en forme d’animaux, qui font le bonheur des collectionneurs, et de solides couteaux fixes pour les utilisateurs exigeants.
Comment vous est venue cette passion des couteaux ?
Mickael Moing : Cette passion remonte à mon enfance. Quand on est gamin, et que l’on habite à la campagne, on a toujours un couteau dans la poche. Etant bricoleur, j’ai commencé à en faire en bois quand j’étais jeune. Ensuite, j’ai acheté un magazine consacré aux couteaux en 1992, et j’ai essayé d’en faire sans rien y connaître. A l’époque, je forgeais sur un rail de chemin de fer avec la chaudière à bois de mon père.
Comment avez-vous appris votre métier ?
J’ai appris mon métier sur le tas, je suis un autodidacte. Apprendre le métier m’a pris du temps, car je ne voulais pas faire ça au début, je voulais m’amuser, et de fil en aiguilles, et j’y suis arrivé. J’ai investi dans une forge, une enclume.
Pourquoi avoir choisi Saint-Privat-d’Allier pour installer votre atelier ?
J’ai tenu avec mon ex-compagne un gîte, c’est pour cette raison que je suis installé ici depuis 2013, mais je suis originaire de Clermont-Ferrand. Au départ, j’ai exercé mon métier durant les quatre mois de calme de la saison touristique.
Quels types de couteaux fabriquez-vous ?
Tous mes couteaux sont forgés. Je réalise des couteaux pliants, soit rustiques, soit avec un système de ressorts. J’en fais pas mal que l’on appelle les « Pieds montés ». Le couteau « Pieds montés », c’est le premier couteau que l’on a trouvé dans les camps gallo-romains. Il y a un axe, et pas de système de blocage, et le manche est plat. C’était très utilisé par les bergers et les paysans dans le Piémont italien.
Comment sont-ils fabriqués, avec quels matériaux ?
J’utilise très peu d’aciers différents pour fabriquer les lames. Elles sont conçues dans un acier qui est utilisé pour les roulements à bille. C’est un alliage qui est composé de telle sorte qu’il est efficace contre l’usure. Le seul problème de cet acier, c’est que l’on est obligé de le forger, c’est pour cela que l’on est très peu à en faire. Ensuite, pour les manches, j’utilise aussi bien de l’ivoire, des matériaux synthétiques ou des essences de bois comme l’érable negundo, du noyer, du buis ou du bois exotique. Enfin, le prix des couteaux est fixé en fonction du prix des matériaux utilisés et le temps que l’on passe dessus. Je vends des couteaux à moins de 100 euros et ensuite il n’y a pas de plafond.
Qui sont vos clients ?
Dans mes clients, il y a des cantonniers, aux cadres parisiens, aux médecins. J’ai des clients dans le monde entier.
Comment peut-on se les procurer ?
Il y a trois façons de se les procurer. Tout d’abord, il y a tout le site internet qui est mis à jour toutes les semaines. Également dans les salons auxquels je participe en temps normal. Ça me permet de rencontrer de nouveaux clients et aussi mes copains qui font le même métier que moi. En outre, il y a deux ans je suis allé au salon d’Atlanta aux États-Unis. Je vais également au salon organisé en Belgique. Enfin, on peut les trouver dans les coutelleries un peu partout en France mais aussi en Italie, en Espagne, en Allemagne et aux États-Unis.
”Mickael Moing
coutelier - forgeron – sculpteur
Pratclaux
43580 Saint Privat d’Allier
Crédit photos: Velay Attractivité