C’est dans une ancienne ferme familiale située sur le GR65 chemin de Saint-Jacques de Compostelle, que Simon Douvizy et Fred Arrault accueillent leurs hôtes. Ils proposent de leur faire partager une passion commune : la cueillette de plantes médicinales et aromatiques. C’est une activité qui leur permet de les vendre bien au-delà du pays du Gévaudan.
Comment est née l’idée de créer L’Arche de Gabriel ?
Simon Douvizy : J’ai eu la chance d’avoir de bons rapports avec mon grand-père Gabriel, et c’est pour cela que j’ai donné son nom au projet qui a vu le jour il y a 4 ans. C’est lui et ma grand-mère qui m’ont transmis le savoir des plantes, et toutes les connaissances sur la nature qui nous entoure. Après avoir vadrouillé un peu partout dans le monde, j’ai eu l’envie de revenir au pays et d’exercer une activité proche de la nature. J’ai voulu garder le contact humain, car je ne voulais pas me couper du monde. C’est bien tombé, car le chemin de Saint-Jacques passe à 200 mètres de la ferme.
L’activité principale est la cueillette des plantes ?
Avec Fred, nous sommes cueilleurs de plantes médicinales. Cela nous permet de proposer un service alternatif aux marcheurs qui font une halte à la ferme. On a la chance d’être sur un territoire où il y a beaucoup de zones naturelles. Nous avons voulu jouer la carte de la revalorisation des plantes locales tombées dans l’oubli. On travaille au sein d’une coopérative qui compte une cinquantaine de cueilleurs sur tout le Massif-Central. Cela nous a permis de récupérer un marché potentiel, et de fournir des plantes en semi gros, comme la feuille de frêne, la feuille de bouleau, ou la reine des prés. On s’engage sur une quantité de plantes en début d’année, et on sait qu’elles sont déjà vendues, ce qui représente pour nous une sécurité financière. Ce n’est pas négligeable dans le monde agricole d’aujourd’hui.
Quels types de plantes médicinales et aromatiques cueillez-vous ?
On cueille de l’aubépine, la fleur de sureau, la reine des prés, de la bruyère, du serpolet, des feuilles de frêne ou de bouleau. Nous utilisons différentes techniques de cueillettes, qui n’ont souvent rien à voir les unes des autres. On jongle un peu avec la nature, tout en étant tributaires de la météo, et des saisons. Nous sommes certifiés Ecocert, c’est une obligation pour travailler dans la coopérative.
Une fois cueillies, elles sont séchées ?
La phase concernant le séchage des plantes est l’une des parties les plus importantes après la cueillette. Le principe consiste à les étaler dans des séchoirs à clés, sans dépasser la température de 33° pour ne pas altérer leurs principes actifs. Cela prend plus ou moins de temps, selon la fragilité des feuilles ou des fleurs. Je dispose pour cela d’un séchoir traditionnel tout en bois naturel pour ce qui est très fragile, comme les fleurs. Cela demande de la précision et un suivi journalier. J’en ai un autre, de type industriel, qui permet de produire de plus gros volumes, et en particulier des fagots de feuilles de frêne, ou de bouleau.
Qui sont vos clients ?
Les plantes cueillies pour la coopérative sont destinées à des professionnels dans les secteurs de la cosmétique et de la pharmacie. Elles sont destinées également aux herboristeries, aux magasins bio comme Biocoop, ou La Vie Claire. Et puis, au niveau des circuits courts, on propose des plantes pour les mélanges d’infusions, ou notre miel maison.
Les randonneurs de passage chez vous également ?
Dès le début on a fait découvrir tout cela aux randonneurs qui font le Saint-Jacques, et qui font une halte ici. Aujourd’hui, on propose également des stages, et plein de petites activités. Il y a des gens qui ont découvert ce que l’on fait en parcourant le chemin, et qui reviennent aujourd’hui avec des enfants, de la famille, ou des amis. Cela nous a permis de créer un réseau assez rapidement. Le chemin de Saint-Jacques nous amène du partage et de l’échange avec ceux qui le font.
Où peut-on se les procurer ?
On propose nos tisanes en circuits-courts, ici, à la ferme, et puis également sur le site internet. Il y a certains produits comme la sève de bouleau que l’on retrouve dans les Biocoop de la région, au Puy-en-Velay, à Brioude, ou Langeac.
Et au niveau des hébergements ?
Nous disposons de trois chambres, avec une capacité de 9 couchages. Cela va de la chambre privative, à la chambre collective. On a voulu garder l’âme des lieux, et elles dégagent toutes une vraie authenticité. Chaque année on y apporte une petite touche personnelle, car il ne s’agit pas de rester dans le passé. Il y a aussi une zone de bivouac pour ceux qui souhaitent être en autonomie. Tout est à la carte ici, car on impose souvent la demi-pension sur le chemin, sans vouloir jeter la pierre à personne. Chacun son chemin !
”L’Arche de Gabriel
Roziers, 43170 Saugues
Téléphone : 04 71 77 85 78
Ouverture d’avril à octobre, puis sur réservations.
Crédit photos : l’arche de Gabriel