Conques-en-Rouergue est l’une des majeures étapes du GR65 Saint-Jacques e Compostelle. Que vous y arriverez tôt dans l’après midi ou tard le soir, profitez de flâner dans ces ruelles médiévales dans un village classé « Plus Beaux Villages de France ». Vous vous arrêterez sans doute devant l’abbatiale romane qui invite les marcheurs à être explorée.
La représentation du Jugement dernier
Au portail occidental de l’abbatiale de Conques, le tympan abrite le Jugement dernier, l’une des œuvres majeures de la sculpture romane du XIIe siècle. Il a été réalisé sous l’abbatiat de Boniface par un sculpteur qui avait sans doute déjà œuvré à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Large de 6,70 mètres pour une hauteur de 3,60 mètres, il n’abrite pas moins de 124 personnages dans un état de conservation remarquable.
Un tympan didactique et polychrome
À l’époque de la création du tympan, tout a été mis en œuvre pour inspirer la crainte à ceux qui ne savaient pas lire (la grande majorité de la population). L’apostrophe gravée à la base du linteau indique le texte suivant : « Pécheurs, si vous ne réformez pas vos lois, sachez que vous subirez un jugement terrible ».
Comme pour mieux frapper les esprits, de vives couleurs venaient rehausser les sculptures, avec une dominante bleue pour le paradis et rouge pour l’enfer.
Le tympan s’adresse à tous. On imagine fort bien les pèlerins sur le parvis en train d’en déchiffrer une à une les scènes. En effet, pour beaucoup, l’art des églises représentait les seules images possibles à contempler.
Les nocturnes de Conques
À 21h, tous les soirs en saison touristique, un frère de la communauté religieuse présente le tympan. Puis, il propose une animation musicale pendant laquelle le public peut découvrir la richesse des sculptures romanes et les vitraux contemporains de Pierre Soulages. Enfin, à la tombée de la nuit, les visiteurs peuvent découvrir l’illumination du Tympan depuis le parvis de l’église.
Figés depuis près de 900 ans, les anges et autres démons sculptés reprennent vie progressivement par un jeu de couleurs. L’éclairage rouge sang accentue le sentiment d’effroi face aux terribles supplices. Puis, peu à peu, l’ordre revient, le paradis prend l’ascendant par des nuances de couleur bleue. Enfin, scène après scène, la lumière se projette sur le peuple jusqu’à atteindre une sensation de sérénité.
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