La Ciergerie du Sud-Est entretient la flamme au Puy-en-Velay

Bon nombre de marcheurs qui font le Saint-Jacques au départ du Puy-en-Velay ignorent l’existence d’une ciergerie qui cultive un savoir-faire vieux de plusieurs siècles dans la fabrication de cierges pour les églises. Brendan Leroy représente aujourd’hui la cinquième génération à la tête de cette entreprise familiale implantée sur les hauteurs de Taulhac. Le marché religieux fait parti de son ADN, mais depuis peu elle fabrique des bougies sous formes de braseros d’extérieurs pour réchauffer les vignes en hiver.

Quels ont été les temps forts qui ont marqué l’histoire de la ciergerie ?

Brendan Leroy : C’est une entreprise familiale depuis la fin du 19è siècle, mais probablement qu’elle existe depuis qu’il y un sanctuaire marial au Puy-en-Velay ! On remonte au milieu du 18è siècle dans nos archives. La famille de Vaubercey l’a rachetée à la fin du 19è siècle. Parmi les temps forts : la pénurie de matière pendant la Seconde Guerre mondiale, qui nous a obligé à nous spécifier sur des encaustiques, des cirages. Dans les années 70, deux incendies consécutifs nous ont obligé à reconstruire l’usine. Ma belle-mère l’a repris à la fin du 20è siècle et a ouvert le marché de la ciergerie sur la région parisienne. Elle a également développé la partie consacrée au négoce. J’ai repris l’affaire il y a deux ans.

Quelles sont ses spécificités ?

Actuellement, trente-cinq salariés travaillent dans l’entreprise. Nous disposons d’un seul atelier de fabrication, et nous assurons la distribution dans des dépôts. Nous sommes trois ou quatre entreprises dans ce créneau d’activité. Notre savoir-faire, la qualité de nos produits, et la notion de service nous permet de nous démarquer au niveau de la concurrence. Notre chiffre d’affaire avoisine les 4 millions d’euros dans les années normales, au niveau de la fabrication des cierges et des veilleuses. On traite environ 600 tonnes de produits paraffinés chaque année. On commercialise nos produits sur le territoire français, dans les DOM-TOM également, un peu en Afrique, et d’autres pays dans le monde.

Quelle est la principale activité de l’entreprise ?

Historiquement nous fabriquons les cierges destinés aux lieux de cultes et aux églises catholiques. Nous réalisons les cierges de dévotion, les veilleuses de dévotion, les cierges liturgiques et les cierges Pascals. On a une part de notre chiffre d’affaire qui est alloué à la fabrication de lumignons que les Lyonnais ont l’habitude ont l’habitude de mettre à leurs fenêtres le 8 décembre. Nous fabriquons également des bougies pour la grande distribution.

La ciergerie s’est diversifiée ces derniers temps ?

Nous fabriquons en effet des braseros d’extérieurs pour réchauffer les vignes en hiver. J’ai répondu à la demande de quelques amis Bourguignons qui m’avaient sollicité à ce sujet. On a développé et mis au point plusieurs dizaines de milliers de braseros pour aider les vignerons à lutter contre le gel.

Le fait d’être implanté sur les hauteurs du Puy-en- Velay est important ?

Oui, car nous sommes un peu en altitude, c’est plutôt pas mal pour la fabrication de bougies, car il fait relativement frais. Et puis, il y a le fait que la ville du Puy-en-Velay est reconnue dans le monde entier sur le plan religieux. Un seul petit bémol, le fait d’être un peu éloigné des principaux axes routiers, mais ce n’est pas trop pénalisant, car nous travaillons avec des points de dépôts à Lyon, à Bollène, ou bien encore à Paris.

Quels sont les principaux points de vente ?

On peut se procurer nos produits au magasin de vente situé dans l’entreprise, à Taulhac. Également dans le magasin À l’Orée du Bois, situé au 58 rue Pannessac au Puy-en-Velay, qui est l’un de nos partenaires, tout comme la boutique de la Ciergerie du Sud-Est, située 10 place Camille-Georges à Lyon/Confluence.

Des projets ?

Nous allons continuer de stabiliser notre marché concernant les bougies de vigne. Nous allons également affiner la commercialisation de nos produits sur des régions moins couvertes, et poursuivre l’ouverture des dépôts de vente. Et puis, nous souhaitons développer le marché de la bougie religieuse, mais cette fois-ci à destination du particulier, en proposant de beaux objets de prière et de décoration, des bougies parfumées avec de belles gravures. Nous travaillons avec un grand parfumeur de Grasse, nous avons développé des cires avec nos partenaires affineurs, et nous travaillons avec des dessinatrices pour les visuels.

www.ciergerie.com