Qu’est-ce qui vous a donné envie d’exercer ce métier ?
Cécile Martin : Depuis l’enfance je travaille la terre. Au début c’était un loisir. Le temps passant, la terre est devenue de plus en plus essentielle dans mon équilibre. Ensuite en grandissant, j’ai découvert les formations aux métiers d’art et au métier de céramiste.
Quel a été votre parcours avant de vous installer à Grazac ?
Il a fallu du temps pour passer de mon désir de faire ce métier à la possibilité de m’installer à mon compte. J’avais besoin d’une solide formation avant d’oser me lancer dans cette voie professionnelle. Dans un premier temps, j’ai « grandi » puis « appris » en travaillant pour d’autres céramistes. Par ailleurs, j’ai fait d’autres formations en parallèle en fac, puis en éducation. Lorsque j’ai eu les épaules et les moyens financiers de m’installer, j’ai repris durant 18 mois une formation « en vue de la création d’entreprise » chez des potiers. Forte de tout cela, j’ai créé L’atelier Entre Terres.
Que fabriquez-vous dans votre atelier et quelles sont les méthodes de travail utilisées ?
Je crée des collections de vaisselle pour les particuliers et les professionnels. Je suis spécialisée dans l’ameublement, les pièces en grès et en porcelaine pour la maison et le jardin. De plus, je travaille sur-mesure ce qui est une spécificité de l’atelier. Enfin, je travaille de façon éco-responsable. C’est vraiment important pour moi. J’ai obtenu le label de maison et objet cette année « Sustainable ».
Ce label écoresponsable regroupe les exposants français et internationaux distingués par un jury d’experts indépendants et répondant aux critères de la charte définie par Maison et Objet autour de 3 axes majeurs : l’approvisionnement durable, le « Less is more » (ou comment produire mieux avec moins en réduisant, réutilisant, recyclant), enfin le respect de l’être humain et de son environnement.
Depuis le début de mon activité, ce parti pris est un élément au centre de mon travail. J’utilise la technique la plus adaptée à la pièce à réaliser : tournage, plaques, colombins etc… en fonction de la nature du produit, je choisis la meilleure technique dans les règles de l’art.
Faire partie des Ateliers d’Art de France est un plus ?
Oui, c’est pour moi un plus professionnellement (rencontres avec d’autres artisans, formations régulières etc…). En outre, c’est un gage de qualité et de professionnalisme pour mes clients. Actuellement les métiers d’art ne sont pas bien protégés. N’importe qui peut s’auto-déclarer céramiste et vendre des pièces. Pour autant, les risques sanitaires sont réels en céramiques et les amateurs connaissent rarement les normes d’utilisation des produits dangereux. Donc, en tant qu’atelier d’Art de France, je suis régulièrement informée des normes. Je veille tout particulièrement aux respects de celles-ci. C’est aussi un label de professionnalisme reconnu en France et dans le monde, un gage pour le client et un moteur d’excellence pour moi.
Votre atelier est-il ouvert au public ?
J’essaie de partager au mieux ma passion pour la terre avec ceux qui le souhaitent. Mon atelier est ouvert au public sur rendez-vous et je réponds toujours aux questions. La transmission est essentielle dans les métiers d’art. Mais il est difficile d’allier mon travail de production, de gestion d’entreprise et d’être également formatrice, car je n’ai que deux bras !
J’accueille environ une fois par mois les particuliers pour des stages de découvertes et intervient sur projet dans les écoles par exemple. J’interviens aussi ponctuellement, sur demande, comme formatrice dans des centres de loisirs ou des centres de formation. Je fais au mieux au cas par cas.
Quels sont vos clients ?
Mes clients sont de plusieurs profils. Il y a localement des particuliers qui viennent chercher à l’atelier des cadeaux, ou des pièces qu’ils savent uniques, pérennes, authentiques, éco-responsables. Puis il y a des particuliers qui cherchent une pièce d’exception. Enfin, je travaille principalement pour des professionnels : architectes, décorateurs ou entreprises qui cherchent pour leurs clients des pièces uniques signées « artisans d’art ».
Il y a des professionnels de la restauration : hôtels, restaurants, pâtissiers pour qui je travaille des collections personnalisées. Les collectivités locales font partie aussi mes clients. Je réponds régulièrement aux appels d’offre : ronds-points, bâtiments publics, hôpitaux, jardins, gare, etc… Autant de lieux qui sont valorisés par les pièces d’art. Les collectivités locales sont des clients essentiels.
Quelques boutiques qui revendent mes pièces de collection et des artisans : fleuristes par exemple. Je cherche à développer la clientèle locale. Je travaille en autre pour des architectes un peu partout en France et Europe. Enfin, j’ai travaillé pour quelques restaurants et décoratrices, mais en proportion c’est peu. C’est pourtant le réseau local en circuit court qui est le plus pertinent sur le plan écologique et économique ! Les gens s’imaginent que c’est « cher, pas pour eux », mais en fait, quand ils demandent les devis, ils sont surpris car c’est souvent moins cher que ce qu’ils imaginaient, et tout à fait accessible.
Où peut-on se procurer vos pièces ?
Le plus simple est de m’appeler ou de m’envoyer un mail pour passer me voir à Grazac à la boutique. Je me déplace aussi pour les devis spécifiques notamment les pièces sur-mesure. Le site www.entreterres.fr présente mon atelier et le catalogue en ligne permet de commander les pièces, de faire une demande de devis, de demander les prix pros. Je participe aussi à différents salons : Maison et objet, salons des métiers d’art, biennale de céramique. En s’inscrivant à la newsletter du site, on reçoit les dates des expos, des stages, des manifestations et les ventes privées.
”Atelier Entre Terres
Chemin du Soucheron – 43200 Grazac
Tél. 06.22.18.23.49.
Crédit photos : Luc Olivier