Borde est le spécialiste dans le domaine de la conservation des champignons sylvestres en France et dans le monde. Implantée à Saugues, l’entreprise familiale qui a été créée en 1920 n’a cessé d’évoluer au fil des années. Elle est actuellement dirigée par Alain Borde qui représente la troisième génération de la famille. Elle fait partie des acteurs économiques de la région et contribue largement à son dynamisme sur le chemin de Saint-Jacques.
L’entreprise Borde c’est avant tout une histoire de famille ?
Alain Borde : Oui ! Elle a vu le jour en 1920. C’est mon grand-père qui l’a créée avec les sous qu’il a reçu en vendant le fond de commerce de sa maman. Il a débuté son activité en achetant du beurre aux paysans pour en faire des mottes. Assez rapidement, il s’est rendu compte qu’il y avait un débouché au niveau du commerce du champignon sylvestre. Alors, il a demandé à ses fournisseurs de beurre d’aller ramasser des cèpes dans les bois, de les couper et de les faire sécher. Il a décidé de revendre son activité autour du beurre en 1937 pour se consacrer pleinement à celle des champignons.
Ensuite, mes parents sont arrivés dans l’entreprise au début des années 60. Ils ont vite compris qu’il fallait diversifier les sources d’approvisionnement pour faire face aux aléas de la météo. Donc mon père est allé à la recherche de champignons un peu partout dans le monde. Une nouvelle usine a été construite au début des années 70 à l’emplacement des Ateliers de la Bruyère, afin de développer l’activité et l’automatiser.
Vous représentez aujourd’hui la troisième génération ?
Oui. Je suis arrivé dans l’entreprise au début des années 90 avec mon frère. On a racheté les « Conserves du Velay » notre principal concurrent au Puy-en-Velay. On a fait tourner le site pendant 20 ans avant de l’abandonner en 2012 pour rapatrier toutes les productions à Saugues. Nous avons construit un nouveau site sur la route de Langeac car celui construit par mes parents était beaucoup trop petit. Depuis son ouverture en 1996, on a déjà réalisé cinq extensions ! Il s’étend sur près de 10.000 mètres carrés au niveau de la surface de production et de stockage. Au fil des années, on a développé toute une stratégie au niveau de l’exportation.
Aujourd’hui, on fait la moitié de notre chiffre à l’exportation. Cela pourrait atteindre les 60% dans les trois ou quatre ans qui viennent. Et puis, on a développé tous les « systèmes qualité » mis en place, avec des référentiels connus. J’ai racheté les parts de mon frère à la fin des années 2000, car nous n’avions pas la même vision de l’avenir. Aujourd’hui, je suis à la tête d’une entreprise qui emploie 80 personnes, et qui est assez novatrice. Nous avons reçu pas mal de prix sur des emballages, et de nouvelles techniques de conservation comme la lyophilisation.
Quels types de champignons conditionne-t-elle aujourd’hui ?
Ce sont les champignons sylvestres : les cèpes, les girolles, les morilles, mais aussi des mousserons, des lactaires, des pleurotes, des shiitakes…On les transforme sous quatre formes différentes. Ils sont soit déshydratés, soit mis en conserves, dans des boites ou des pots en verre, soit surgelés, soit lyophilisés.
Vous êtes leader sur le marché ?
On est vraiment l’expert du champignon sylvestre, car on ne fait que ça ! Mais c’est important de se diversifier, et d’apporter de la nouveauté. On se doit, donc, d’avoir toujours un coup d’avance !
Comment contribue-t-elle au dynamisme de la région ?
Autrefois, on achetait beaucoup de produits localement. Aujourd’hui, les ressources sont moindres, alors on ne peut pas le faire comme avant. Par contre, aujourd’hui notre entreprise a une renommée internationale de part ses ventes et propose une vitrine de marques distribuées en France et dans le monde entier.
Au niveau local, il y a un lien très fort entre l’entreprise et Saugues. On essaye d’apporter sur ce territoire une vraie dynamique. On a racheté il y a deux ans l’hôtel de la Terrasse, avec le projet de créer un espace muséographique autour du champignon. Cela va pouvoir intéresser les gens de passage sur le chemin de Saint-Jacques qui vont pouvoir le découvrir. On va garder l’offre au niveau de la restauration et de l’hôtellerie car cela a du sens avec les produits que nous commercialisons. Enfin, on est dans une démarche sociétale, responsable, et environnementale. Je suis très attaché à Saugues, et il est important pour moi que l’entreprise contribue au développement de la commune.
L’attrait touristique lié au chemin de Saint-Jacques est important ?
Oui, tout à fait ! Sur un territoire comme le nôtre, on ne peut pas se permettre de faire l’impair sur le chemin de Saint-Jacques. Nous avons une boutique dans le centre du village où les marcheurs et les touristes peuvent acheter nos produits de Pâques à la Toussaint. Le chemin fait parti des atouts qui permettent de faire en sorte que le territoire vive correctement.
”BORDE SA
Les Gardelles
43170 Saugues
Téléphone : 04 71 77 70 70
Crédit photos: Borde SA