Depuis 200 ans, la PME Sabarot est une vitrine de l’agroalimentaire du département pour sa farine, sa lentille verte du Puy-en-Velay et les légumes secs qu’elle produit à Chaspuzac. Beaucoup d’eau a coulé depuis la création de l’entreprise en 1819.
Aujourd’hui plus de 150 personnes travaillent pour cette société qui a su surfer sur la tendance des produits bio et végétariens, un marché qui lui permet d’augmenter son chiffre d’affaires de 20 % à l’export.
À sa tête, Antoine Wassner.
200 ans d’existence pour la maison Sabarot, quelles sont les clés d’une telle longévité ?
Je pense qu’il faut continuer à faire de bons produits, sains et naturels. Quand on propose quelque chose de régulier, on a des consommateurs générations après générations. Au départ, nous étions des meuniers, on travaillait l’orge et l’avoine. C’est en 1902 que l’on s’est intéressé à la lentille verte du Puy.
Aujourd’hui, c’est l’emblème de la société. Mais depuis le début on a travaillé des produits de la nature et c’est du travail de la terre que l’on a trouvé notre identité. Cette année (2019) on fête notre bicentenaire, on en est assez fiers. Je ne pense pas que le fondateur Jean6pierre Sabarot ait imaginé cela lorsqu’il a racheté un moulin au bord de la Loire en 1819.
Que représente la production aujourd’hui ?
Ici, on fait pousser bien sûr de la lentille verte du Puy, également de l’orge et du petit épeautre. En Région Auvergne-Rhône-Alpes, et ailleurs en France, nous produisons une diversité de légumes secs, notamment des pois chiches et des lentilles d’autres couleurs, ainsi que le quinoa depuis 15 ans. C’est une graine star chez nous. Aujourd’hui nous sommes les premiers importateurs en France. Puis, on a toutes les nouvelles graines qui font partie de cette alimentation destinée aux gens qui ont envie de manger un peu moins de viande, avec des produits riches en protéine végétale. Nous avons une offre de qualité qui répond aux demandes des consommateurs.
Quelles sont les infrastructures dont dispose l’entreprise et combien y a-t-il de salariés ?
À Chaspuzac, nous sommes sur un site de 12 500 m2 sur lequel on trie la lentille verte du Puy. On a aussi toute une partie qui est dédiée aux champignons sylvestres, secs et surgelés. Un atelier de cuisson et de surgélation de céréales et de légumineuses pour permettre aux restaurants, mais aussi aux cantines scolaires, d’avoir des produits faciles à consommer et prêts à l’emploi. Il y a ici notre dépôt central. C’est pour cela que l’on a besoin d’énormément de place. On a fait un premier agrandissement en 2011, un deuxième en 2015, un troisième en 2017 et là on vient d’en finir un quatrième pour répondre encore mieux aux attentes des consommateurs.
À Polignac, on réalise nos conserves de champignons, d’escargots et de fruits rouges. On vient de dépasser les 150 salariés. 40 personnes ont intégré l’entreprise l’année dernière. On devrait en compter autant d’ici la fin de cette année. Nous avons investi plus de 10 millions d’euros ces 5 dernières années.
Que représente l’exportation au sein de Sabarot ?
Nous avons des produits un peu emblématiques comme la lentille verte du Puy, les escargots et les champignons sylvestres. De plus en plus, les clients sont attachés à notre marque française. Il y a une vraie stratégie de développement au niveau de l’exportation et en priorité dans des pays comme le Bénélux ou l’Angleterre. Car malgré le Brexit, c’est un marché très dynamique au niveau de la lentille verte du Puy et il y a aussi les États-Unis qui restent le deuxième marché après la France.
Comment l’entreprise surfe-t-elle sur la tendance végétarienne ?
Nous sommes à l’écoute des consommateurs. Aujourd’hui on a envie de manger des lentilles, certes, mais tout le monde ne les mange pas en les faisant cuire avec de l’eau dans une casserole. Sabarot a su s’adapter en accompagnant également les industriels. Nous avons des clients qui font des plats surgelés, des galettes de légumineuses, des produits transformés. Puis, dans les rayons classiques, on commence à avoir une offre beaucoup plus large à destination des consommateurs à la recherche de légumineuses. Elles sont très teintées de bio et d’un style de vie qui est différent. Aujourd’hui, cela représente 20% de notre chiffre d’affaires, c’était 10% il y a à peine deux ans.
Faut-il être un peu visionnaire pour anticiper les marchés ?
Il faut voir la tendance. Il y a dix ans j’avais mandaté un cabinet qui m’avait dit que les légumineuses ce n’était pas l’avenir. D’un autre côté, dans les salons où je me rendais aux États-Unis, je me suis rendu compte que le marché des légumineuses explosait. Les Américains ont 10 ans d’avance sur cette tendance ! Je me suis dit qu’il fallait amplifier l’offre et proposer d’autres graines pour permettre une diversité, tout en essayant de rendre cela plus pratique du côté des consommateurs, avec des modes de cuisson rapides, et des produits surgelés.
”Sabarot Wassner
Z.I. La Combe, 2 Rue des Perdrix - 43 320 Chaspuzac
04 71 08 09 10